Bertrand PEARON
118 rue de la platrerie
05230 LA BATIE-NEUVE
atelier.disbaru@gmail.com
30/09/2022
Ah l'infâme,
Insidieux ennemi,
Par quelques mots pernicieux
Me fend l'âme
Traitre insinuant
Qui dans mon mur rassurant
Dessine des fissures
Qui le rendent moins sûr
Doute en goutte à goutte
Diffusant, malfaisant
Je sais te mettre en déroute
Avec du temps
01/09/2022
La combinaison magique de mon clavier ! (Et pour celles ou ceux qui l'ignorent, le raccourci clavier qui permet d'annuler la dernière action faite).
J'en use, j'en abuse, non que je me trompe souvent, mais en créant sur mes logiciels je change pas mal d'avis ou teste des choses avant de me raviser. Et puis ça m'a sauvé pas mal de fois la mise... Alors ce "Ctrl-Z" est quasiment devenu un élément à part entière de mon quotidien.
Dernièrement, alors que je bricolais sur la charpente de mon garage, là perché à quelques mètres du sol, ajustant un bastaing à la scie pour le poser, je me suis trompé de quelques centimètres. Et dans un réflexe magnifique, j'ai de suite pensé "Ctrl-Z". Il m'a fallu une demi-seconde avant de réaliser la réalité de ma situation. Et d'en sourire alors. J'ai trouvé une solution à mon erreur, mais sûrement pas en faisant un "reset" comme si je vivais dans la "matrice" (Idée du film Matrix pour ceux qui ne le connaissent pas).
Le numérique, l'informatique ont complètement intégré nos vies désormais. Nous vivons avec, travaillons avec, en dépendons même (malheureusement). Il y a des fois plus de frontière entre le réel et eux. Tant que c'est juste une pensée "réflexe" qui nous traverse avec un "Ctrl-Z" ce n'est pas grave, mais si cela va plus loin, que nous ne savons plus comment faire car nous avons perdu le savoir-faire, alors c'est que nous sommes allés trop loin. Ces outils, et pardon de les ramener à leur condition, doivent rester des outils. Et nous utilisateurs, ne devons en aucun cas en devenir des esclaves. Nos ancêtres savaient comment palier à un souci quand un outil cassait ou était défectueux. Nous, j'ai parfois un doute. "Ctrl-Z", et si la dernière action que nous avions faite c'était de donner les pleins pouvoirs aux machines ?
08/08/2022
"Gratuitement"... Dans les faits, la grande majorité se fout complètement de mon souci. Je le sais et suis pragmatique. Mais tant pis, ne rien dire c'est en quelque sorte approuver.
Or je n'approuve pas du tout. La gratuité n'existe pas. C'est une illusion totale.
Je me suis posé la question, il y a longtemps déjà. Iriez-vous voir votre boulanger et lui demander si il a un pain gratuit. Votre boucher ? Votre garagiste ? Tous les autres ? Et les autres, c'est vous, donc accepteriez-vous de travailler gratuitement ?
Pourquoi je serai moi la variable d'ajustement? Celui qui accepterai la gratuité ? Mon savoir-faire a t-il moins de valeur ? Est-il moins "important" au bon fonctionnement d'une entreprise ou entité ? A la longue c'est usant. Surtout quand après plusieurs années de projet je ne me verse toujours pas de salaires dignes et que je m'investis pour mon entreprise.
La "gratuité" est devenue un mal de notre société, je le pense sincèrement. Arrêtons de croire que tout est accessible sans poser problème. A chaque gratuité il y a une victime quelque part, si elle n'est économique, elle est humaine. A se rejeter tous le problème, il faut bien comprendre qu'un jour vous y serez aussi, quand par exemple, une grande plateforme en ligne ventera votre savoir-faire en le laissant accessible gratuitement à qui le voudra... Là ce sera trop tard pour vous.
Le monde se moquera bien de ces quelques lignes, je ne me fais pas d'illusion, mais moi je ne plierai pas genoux, je garderai sauf mon honneur à faire ce que je sais faire au juste prix et continuerai à payer, volontiers, pour les savoir-faire que je n'ai pas. Le modèle de la gratuité n'est qu'illusion, ou alors nous le devenons tous.
26/07/2022
Il y en a qui voient une faiblesse dans le fait de retenir ses mots, d’autres penseraient à une sorte de censure. Moi, j’y vois du respect. Il n’est pas question de ne pas se dire les choses, d’exprimer un désaccord ou un désappointement. Au contraire, nous devons tous ouvrir cette voie le plus largement possible pour être mieux compris par les autres. Le souci n’est la pas la voie mais la voix. User d’agressivité par exemple, de mots durs, voir grossiers sont pour sûr un moyen de ne pas se faire comprendre, ne serait-ce que parce que nous ne serons pas écouté.
Quand nous sommes face à une personne qui n’est évidemment pas comme nous, qui ne pense pas comme nous, qui ne voit pas les choses comme nous, qui en fait, et c’est heureux, est elle-même, il y a forcément, dans une discussion partagée avec elle un risque de ne pas être bien compris. Cela réside dans nos approches, à chacun, de tout ce que nous entendons. Les sentiments que nous y mettrons, les pensées qui nous animent, la philosophie qui nous guide, les différents chemins de nos vies... Il est impossible d’aligner tout cela parfaitement et honnêtement entre deux êtres. Aussi, si nous usons de termes mal adaptés pour exprimer quelque chose, nous prenons le risque de blesser, éloigner, voir fermer complètement à nous la personne à qui nous nous adressons.
C’est une facilité de notre société. Dire tout et n’importe quoi sous couvert de «moi je dis les choses». Mais à quel prix ? Si nous «disons les choses» mais que personne ne nous écoute car nous leur vomissons nos propos au visage, alors nous soliloquons. Tout comme crier plus fort encore, en se disant que les échos finirons bien par être entendu. En vain, dans le brouhaha général de notre monde.
Nous devons mieux nous parler. Choisir bien chaque mot et en peser les conséquences. Combien même ce que nous avons à dire est difficile il faut le faire avec intelligence et tact. Inutile de blesser quelqu’un pour lui dire que nous ne sommes pas d’accord. Inutile de le faire douter, remettre en question ce qu’il est pour imposer notre avis. Il est même fort à parier que notre audience sera bien meilleure si nos mots sont les bons. C’est sûr que cela demande de ne pas vociférer à chaud, d’analyser les choses, temporiser un peu avant de sortir nos phrases. C’est sûr il faut réfléchir.
Attention, cela n’empêche en rien de claquer une bonne colère de temps à autres si elle est nécessaire à la remise en route de certaines choses. Parfois, bien dosée et exceptionnelle, elle est bénéfique.
Mais le reste du temps, apprenons tous à nous parler correctement. Ce sera d’autant plus agréable de s’écouter alors. Peu importe que nous pensions pareillement ou non, si les mots en face sont justes, nous y prêterons une oreille. Libre à nous ensuite d’y porter un jugement personnel et la réflexion que nous souhaitons.
Nous ignorons tout des autres, ne l’oublions jamais, donc parler avec eux, implique obligatoirement de modérer nos propos.
22/07/2022
Ce n'est pas une découverte que le sport, dans sa globalité, est source d'inspirations et de solutions pour le monde du travail.
Hier, travaillant sur un écran et surveillant le tour de France sur un autre, comme tradition depuis petit où je regardais assis sur le canapé à côté de mon grand-père qui ronflait devant les étapes du tour, j'ai été heureux de cette image.
Deux bonhommes, jeunes qui plus est, qui se tirent la bourre depuis plusieurs jours sur une des plus grandes courses du monde, implacables, impitoyables, poussant l'un l'autre jusque dans ses retranchements, jusqu'à la faute. Mais le premier, alors témoin de la faute du deuxième, ayant devant lui l'opportunité d'écraser un peu plus son concurrent a levé le pied et l'a attendu.
Oui, bien entendu qu'il y a là de la stratégie de course, du spectacle sur des centaines de directs à travers le monde, des enjeux d'images et financiers. Mais quand même, le geste reste là. Et c'est plus simple ainsi d'expliquer le respect, la loyauté et l'honneur à mes enfants.
Alors qu'on aime ou pas le vélo, on s'en moque, ce qu'il faut en retenir ce sont les valeurs. Moi, elles me sont chères, que j'ai été, en tout point de ma vie à la première ou à la dernière place. Je n'y dérogerai pas, jamais, car je me refuse à descendre aussi bas pour monter plus haut. Y compris au travail.
07/07/2022
Ah là là le gros mot !!
Eh bien je dois la vérité... longtemps je l'ai cru. Et je l'explique surtout par une profonde ignorance. D'un point de vue étymologique, déjà, dans notre langue, c'est familier. Si l'on m'avait dit "affaire" ou "commerce", peut-être aurais-je mieux accepté la chose. Mais pas seulement. Dans l'inconscient collectif, le "businessman", correspond souvent à l'image d'un gros monsieur au cigare sortant de la bourse avec une mallette de billets. Mais en fait cela est plutôt la caricature d'un "requin".
Mais nous tous, que l'on soit employé ou dirigeant, le but ultime de notre entreprise est de vivre, se développer et prospérer. Et pour cela, il faut faire des affaires et avoir des réussites commerciales. Et c'est tout à fait possible sans voler la terre entière.
Il m'a fallu apprendre cela. Le comprendre. Et quitter le statut d'employé pour celui de créateur d'entreprise m'a catapulté dans cette sphère. Aujourd'hui, je dois et veux faire grossir ce "business" qu'est le mien et son succès définira clairement ma pérennité. Pour autant, je ne suis pas prêt à vendre mon âme pour en avoir plus, ni m'acheter des cigares ou avoir une valise de billets. En fait, je veux juste vivre de mon travail, ce qui sous entend que des gens, mes clients, payent pour mon savoir-faire.
Avec le temps et l’expérience et ayant appris tout cela, il en résulte néanmoins une chose, ce mot me gonfle. Pas pour ce qu'il dit, mais parce qu'il est un énième anglicisme... Et que j'aime profondément ma langue.
17/06/2022
Rire et travailler ?
Mais quel fou, cet homme
Comment pourrait-il se concentrer ?
S'il fait le bouffon, en somme.
Rire et travailler ?
Pour sûr la bonne idée !
De nos rires, des esprits libérés,
Autant de place pour nos habiletés.
Rire et travailler ! Dans un monde morose,
Blagues et sourires comme alliés,
Outils de solidarité et d'osmose,
De quoi faire pâlir un patron du siècle dernier.
Bien sûr qu'il faut rire,
Évidemment qu'il faut travailler !
Et rien ne va en souffrir
Si ce n'est, hilare que nous sommes, nos yeux mouillés.
09/06/2022
La création graphique, c'est mon savoir-faire, ma spécialité. Je ne sais pas moi, imprimer, fabriquer, mettre sur le web, animer un réseau social ou encore décliner mes créations graphiques sur des tee shirts ou des autocollants.
Et c'est logique, quand je vais voir mon boulanger, je ne lui demande pas de me préparer un steak haché, car c'est la spécialité de mon boucher. Nous ne pouvons et devons tout faire. Vouloir tout faire, et donc trop en faire, c'est dilapider son savoir-faire jusqu'à ne plus savoir rien faire.
Dans mon atelier le choix est sans équivoque, mon savoir-faire c'est la création graphique. J'ai même la prétention de penser avec le temps que je la fais bien. Le reste, le print, le web, la fabrication, je le laisse volontiers à des spécialistes bien meilleurs que moi.
Mais si mon boulanger s'associe à mon boucher, ils obtiennent à eux deux un bien meilleur sandwich que s'ils avaient cherché à le faire chacun de leur côté. Ma démarche est la même, mon savoir-faire, pour lequel je me dédie exclusivement, associé à vos savoir-faire peut donner des communications bien meilleures que si nous avions cherché à les faire chacun de notre côté. Ce que je propose là, c'est la puissance de la collaboration de spécialistes.
24/05/2022
Je ne m'étais jamais posé la question, pour la simple raison qu'elle n'a aucun intérêt. Mais il m'a été suggéré dernièrement qu'une des mes créations graphiques n'était pas assez féminine, et ce peut-être parce que je suis un homme.
Cela me chafouine. Déjà parce je dois faire honneur à mes parents qui dans mon éducation, n'ont jamais cherché à me faire croire qu'un genre serait mieux qu'un autre. Ensuite parce que cette conviction m'habite depuis toujours, et à un tel point que, lorsque je rencontre collègues, professionnels ou clients, la question du genre qui se présente à moi ne se pose jamais.
Et puis il y a cet aspect créatif. Alors il y aurait une créativité féminine et une masculine, et l'une comme l'autre ne pourraient ni se comprendre, ni se croiser ?
Je suis un homme, certes et je ne l'ai pas choisi. Comme tous, j'ai ma part féminine. Une part que j'aime et défends d'ailleurs. Mais une fois dans mon costume de graphiste, je ne suis ni UN graphiste, ni UNE graphiste. Je suis graphiste et mes créations ont toujours été, sont et seront toujours pensées pour la personne avec qui je travaille. Si féminin il doit y avoir, je le dessinerai avec la même verve et sincérité que si je devais le faire pour une approche masculine. Et puis je m'intéresse à tout le monde avec ma sensibilité propre. Je suis curieux de tout, y compris du genre qui n'est pas le mien.
Comme quoi les stéréotypes de genre sont persistants. De quoi me motiver encore un peu plus à les combattre.