Atelier DisbaruCréation Graphique

Bertrand PEARON

118 rue de la platrerie

05230 LA BATIE-NEUVE

atelier.disbaru@gmail.com

1 2 3 4 5 6 7 8

Travail de l'ombre toujours à la lumière

27/08/2023

Travail de l'ombre toujours à la lumière

C'est la paradoxe génial et que j'aime de mon travail dans la communication visuelle. J'en vois les différents résultats sur des brochures, des véhicules qui passent, un panneau, une affiche, une façade, un post sur réseau social, un emballage carton, un abri-bus ou dans une vidéo... Je suis gratifié de voir mon travail un peu partout dans mon secteur.

Plus que jamais affiché à tous, exposé sans filtre, à la vue de tous. Que c'est grisant. Il y a même un petit sentiment de fierté à chaque fois.

Ce que je trouve drôle, c'est que finalement, c'est ma "signature" partout, mais que je n'ai signé nulle part. Tout au plus une ligne discrète verticale en police miniature sur un coin de flyer. Dans l'immensité de notre monde, quand je passe devant une de mes créations, seuls moi et une infime partie de ce monde savons que j'en suis l'auteur. Tous peuvent voir, peu peuvent savoir.
Et je trouve ça génial. Puis ça me sied bien. Un équilibre entre le fait d'être vu tout en restant discret. Le plaisir aussi, de déambuler et d'avoir la satisfaction de voir mon travail réussi puisque validé par ceux qui l'ont demandé et l'utilisent.

18 ans à travailler pour enfin en apprécier la teneur. La majorité professionnelle probablement... J'aime cette idée de jouer l'équilibriste entre l'ombre et la lumière. Aussi parce qu'il y a des moments où j'aime être caché et d'autres où j'apprécie d'être vu. Il y a des moments pour soi et des moment pour crâner. 😊 

Ours Ronchon

07/08/2023

Ours Ronchon

Même en travaillant seul, de chez moi, j'arrive à râler...

Parfois pour des choses insignifiantes, des fois pour des faits plus embêtants. Mais c'est incroyable à quel point je râle. (et j'en ai conscience...)


Râler est à mon sens une bonne preuve de vie, ou en tout cas d'une intensité de vie. Même si j'admets que cela n'est pas toujours agréable pour les autres, autours, qui souvent d'ailleurs ne connaissent ni les tenants ni les aboutissants du pourquoi je râle (une grosse pensée pour ma chère femme), râler est un exutoire inévitable.


Si je râle c'est que je prends les choses à cœur, que j'aime vraiment chaque instant passé à les faire. C'est l'expression d'un passionné, qui fait en étant investit totalement dans l'entreprise en cours. Parce que je pense, et défends, que si l'on fait une chose, soit nous la faisons avec passion, soit nous ne la faisons pas. 


Alors je suis désolé si parfois la seule image que je laisse est celui du bougon tout ronchon, se renfermant totalement, les traits tendus et les phrases brèves (il y 'a même des gros mots parfois ! (souvent) - (bon OK, quasi toujours)😅 ), mais rassurez-vous, quand je ne râle plus, c'est que ça ne me passionne plus. Et que le temps est venu pour moi de passer à autre chose.


Je suis un bon ours ronchon mais pas méchant, et en général, quelques minutes plus tard, je suis passé à autre chose en trouvant les solutions à tout ce qui me faisait autant râler. Et donc, finalement ça fait du bien de râler au boulot !

Travail, famille, pas triste.

10/07/2023

Travail, famille, pas triste.

Le calcul est simple. Je vais avoir 39 ans, le plus grand de mes enfants en a 11 et la paire qui suit 9.


Moi, il me reste 25 ans à travailler, au mieux. Dans 5 à 7 ans, mes enfants se moquerons bien de savoir si je reste à la maison pour eux ou si je pars au boulot. Leur niveau d'autonomie et l'émancipation morale feront qu'ils auront probablement envie d'être régulièrement loin de leur père, qui comme tout père, "ne comprend rien", et c'est tout à fait normal. 


Alors je vais profiter de ce court temps qui me reste avec eux. Je fais le choix de ne pas défoncer ma vie de papa pour le travail. Car cette vie pourra reprendre pleinement dans moins de 10 ans. Il n'est pas question de ne pas travailler, mais de travailler autrement. D'accepter de débrayer plus facilement, de me dégager du temps personnel plus facilement ou de faire des choix dans les priorités.


Car ce qui est aujourd'hui avec eux ne se passera plus jamais. Et je n'ai pas eu des enfants pour me dire un jour que je n'ai pas vu le temps passer. Car aussi, l'avenir est inconnu et que si par exemple la maladie venait à me le barrer, je préfère avoir vécu en père heureux qu'en travailleur absent pour ses enfants. Je fais le choix d'une vie plus austère, pécuniairement en tout cas, et sur un temps donné, mais sans regret. Je crains bien plus les aigreurs d'un homme qui est passé à côté de ce qu'il aimait le plus que les aigreurs d'un homme qui n'a pas pu s'acheter tout ce qu'il voulait.


Je fais peut-être le choix que j'aurais aimé que mon père fasse. Je fais peut-être un choix que beaucoup ne comprendrons jamais. Je ne demande pas à être compris d'ailleurs, ni faire de ce choix une vérité unique ou exemplaire. Et peut-être même que je me trompe. Je fais simplement le choix qui me laisse penser à une vie qui me rendra plus riche humainement que ce qu'elle me rendra riche matériellement.


Travailler, oui, bien sûr, toujours et avec passion. Et évidemment. Mais autrement. Les limites de ce champs s'arrêteront à celles du rôle qui me rend le plus heureux, quel que soit mon CV, mon salaire, ma situation, mon avenir ou encore ma réussite : papa.

Il n'y a pas de hasard

06/07/2023

Il n'y a pas de hasard

S'il est évident que le hasard fait partie de ma vie, clairement, il n'a pas ou peu d'existence dans mon process de travail.


Car je ne m'installe pas à mon bureau, tirant à la courte-paille quelle couleur ou typographie je vais mettre ici ou là. Si le résultat n'est qu'une image graphique, dont la "lecture" prendra qu'une seconde, chaque élément s'y trouvant est très soigneusement réfléchi. 


Il y a un travail de recherche en amont, pour chercher quoi dire et comment le dire. Il y a une réflexion poussée pour définir formes et styles, en adéquation avec votre entreprise, votre projet, vos messages, votre philosophie... Il y a des essais, divers et variés, où j'ai largement pu expérimenter ce qui marche et ce qui est horrible à voir. 


La forme générale n'est pas fruit du hasard, votre graphisme est modelé suivant une idée bien définie.

Les couleurs ne sont pas choisies l'index posé par hasard dans un catalogue de papiers peints. Et pour votre graphisme chacune d'elle a une place bien précise pour des messages bien précis.

La typographie n'est pas arrivée là sur un coup de roulette de souris aléatoire dans un répertoire, si elle est proposée à votre graphisme c'est parce que je crois qu'elle servira votre cause. 


Bref, il n'y a pas de hasard. Quand je livre un visuel, quel qu'il soit, c'est que je pense vous présenter la meilleure version possible selon ma réflexion sur votre projet. 

Et c'est sur ce point qu'il faut analyser les choses. Est-ce que la réflexion mise dans ce dernier est bien comprise, bien en adéquation avec lui ? C'est là que vous pouvez me corriger.


Mais je ne veux pas laisser croire qu'aborder votre graphisme, est un jeu de fléchettes les yeux bandés, où je me dis que "ça fera bien". Si je fais, c'est que j'en suis certain. Si j'ai un doute, non seulement je vous en fait part, mais en plus je temporise avant de vous proposer quoi que ce soit. 

Et une journée loin du bureau

29/06/2023

Et une journée loin du bureau

Je me répète. Pas grave, je pense qu'il faut bien se répéter.
Notre pays a un système de secours qui est plutôt pas mal. D'un coup de fil, vous recevez assez rapidement des secours qui viennent jusqu'à vous pour vous secourir. Pour cela, vous pouvez compter sur un maillage national puissant, des casernes un peu partout, normalement jamais trop loin de vous.

Ces centres de secours sont remplis à 80% par des sapeurs-pompiers volontaires. Femmes, hommes, chez eux ou au travail, bip à proximité, qui quittent tout pour venir jusqu'à vous. Pas l'un d'eux s'en plaint, pour la simple raison que c'est choisi.

Certes. Mais cela ne doit pas occulter la réalité. La réalité, c'est que pour porter un secours d'une heure, il y a deux fois plus en logistique. Du moment où l'on part de chez nous jusqu'à ce qu'on y revienne, le temps auprès de vous est minoritaire. La réalité c'est que pour un secours bien fait en quelques dizaines de minutes, il aura fallu dix fois plus de temps pour avoir appris, répété, puis encore répété chaque geste qui viendra vous aider. La réalité c'est qu'il n'y a aucune différence entre le jour, la nuit, la semaine, le weekend, des congés ou du boulot, quand il y a besoin de nous, nous sommes là. Et nous, là où nous devrions être en ces moments, et bien nous n'y sommes pas...

Je ne cherche pas de félicitations ou des applaudissements, ni gloire, ni même remerciements. Tout comme les 1200 volontaires des Hautes-Alpes, et les milliers d'autres en France, je le fais parce que je le veux bien et que j'aime ça. Ma requête, mon rêve, réside dans la prise de conscience collective de la richesse d'un tel système, et du fait qu'il est fragile. Que vous vous empariez d'une réalité du terrain, la nôtre et que vous n'y pensiez pas seulement quand vous faites le 18.

Aujourd'hui encore, je ne travaillais pas. Pourtant je n'étais pas en vacances non plus. Et pour autant, j'ai bien contribué à ma petite échelle au bon fonctionnement de notre pays. Ce n'est pas un paradoxe, c'est un sacerdoce.

Et bim ! 20 ans.

13/06/2023

Et bim ! 20 ans.

Alors qu'aux informations on nous parle du baccalauréat, mon petit cerveau fait un calcul rapide et me met une claque. Le mien, c'était il y a 20 ans. 

Aucun souci avec le temps qui passe, ou le fait de prendre de l'âge. Je sais profiter du premier et apprécie le second. 


Non, c'est plus un regard en arrière sur ce à quoi cela m'a servi. Des années de pressions à l'école, de stress, de révisions, des épreuves à l'aube d'un été très chaud et enfin, un résultat positif. Sans surprise, et sans prétention, car j'avais bien bossé et que j'étais prêt. 


Et après ? Un simple bout de papier, au fond jaune, même pas beau, attestant que j'avais eu le baccalauréat. 

Ce diplôme, je n'en ai jamais fait usage. Si, il m'a ouvert la porte à un BTS, nouveau diplôme, dont j'ai à son tour jamais fait usage. Avec des spécialités que je ne sais plus faire et dont les domaines sont à des lieux du mien aujourd'hui. 


Alors, regrets ? Sentiment d'inutilité ? Pas du tout.

Si sur les formes ces diplômes n'ont rien amené à ma vie, sur le fond ils l'ont marqué durablement.

Déjà, car ils ont conclu avec brio un cycle scolaire qui ne me donnait pas gagnant au début. Piètre élève, mal adapté au système scolaire, j'ai réussi à me prouver que je pouvais. Diplômes à l'appui. 

Ensuite, parce que s'ils ne m'ont pas appris un métier, ou permis d'en choisir un, ils m'ont appris à réfléchir, penser, structurer cela et y mettre une logique. Des points qui 20 ans après sont toujours là, eux.

Enfin parce qu'ils m'ont obligé à apprendre et donc à grandir et que sans ces buts, ces cibles, je n'aurai jamais mis autant d'efforts dans une tâche.


Mes diplômes ne me servent à rien. J'ai un métier aujourd'hui qui n'a aucun lien avec eux. Et je ne sais plus faire une once de ce que j'ai appris.

Mais ils m'ont poussé vers le haut, ils m'ont obligé à faire des pas vers l'avant, ils m'ont mené à me surpasser et si je suis là aujourd'hui, heureux, c'est aussi parce qu'ils ont fait parti du cheminement. 


Alors jeune, (oui, avec 20 ans de plus j'ai le droit ! 😊), passe tes diplômes même si tu ne vois pas à quoi ils vont servir. Tu pourras t'en détourner si tu en as l'envie. Et dit toi qu'un diplôme, quel qu'il soit, n'a jamais fait ni un homme, ni un professionnel. Mais sa valeur n'est pas dans sa finalité ou sa note finale, mais dans le chemin qui te mène jusque lui.