Atelier DisbaruCréation Graphique

Bertrand PEARON

118 rue de la platrerie

05230 LA BATIE-NEUVE

atelier.disbaru@gmail.com

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Création, Phase 2 : s'embrouiller

09/11/2023

Création, Phase 2 : s'embrouiller

Du chaos nait la lumière.

Alors accepter celui-ci.


La feuille est emplie, mais bien trop. On s'y perd, s'y noie.

Là une forme déjà trop vue, ici une couleur qui jure.

Sur un essai qui paraissait tellement bien dans l'imaginaire le message n'y est pas, l'intention absente... Trop loin de ce qui était voulu.


Les brouillons s'accumulent, se suivent, échec après échec, déception après déception. 


Le plan de travail est un amoncellement d’expériences loupées. Pourtant là, au milieu de ce chaos, commence à se tracer la voie. A tant de pistes rebroussées on fini par trouver le chemin. 


Chaque expérience avortée a créé une marche de plus vers la finalité souhaitée. Alors s'esquisse doucement la bonne forme, la typographie parfaite, le montage idéal. Émergeant doucement d'un brouillard créatif, le graphisme s'affirme pas à pas. 

Phase 1 : ne rien faire

24/10/2023

Phase 1 : ne rien faire

Mais pas pour autant ne rien penser. 

Le processus créatif se confronte à cette fameuse page blanche. 


Alors autant la laisser blanche. D'une angoisse, en faire un désir. 

Elle est là, immensément vide, terriblement menaçante. 

Mais ce n'est qu'une page vide qui ne demande qu'à être remplie.


Créer chez elle le désir d'être occupée, en laissant ma réflexion anticiper comment l'envahir. Pendant que les idées fusent, ma tête cultive ces  fulgurances et les laisse maturer. Pendant ce temps la page blanche elle, s'impatiente. 


Alors vient ce moment du rendez-vous, d'une tête trop pleine qui cherche à s'épancher et d'une feuille qui ne supporte plus son vide stérile. La fusion est instantanée, les deux parties trouvant là un terrain d 'entente.


C'est brouillon, brut, souvent désordonné, mais les bases sont là. Il y a là les fondations de ce qui sera ensuite construit. Le projet a démarré, et paradoxalement, pour mieux le faire décoller, je l'ai volontairement cloué au sol un moment. Comme pour lui faire monter le désir avant de voyager et d'arriver à destination. 

A devenir chèvre

01/10/2023

A devenir chèvre

"Si vous ne comprenez pas [...], il s'agirait de vous remettre en question"

😦 Attendez, je ramasse mes dents et je reprends.

Que cette charmante personne pleine d'attentions se rassure, je n'y comprends jamais rien et je suis bête à manger du foin. 🐐
Mêêêh je le sais et justement, si je ne comprends pas et bêêêêh, je demande.

Qu'ensuite, cela hérisse le poil à certain d'expliquer ce qui est limpide pour eux mais pas pour d'autres, en fait je m'en moque complet. Et preuve en est que la remise en question suggérée ci-dessus n'est pas dans le bon champs ce coup-ci. 😉

Je ne serai pas le bouc émissaire d'une pensée si ruminante, qui bêlant ainsi me laisse dans le crottin. 😋
Je me remets donc en question : Suis-je une chèvre ? 😄

PS : j'aime énormément les chèvres. Animal habile, intelligent, explorateur et attachant. 

"Étonnant, pour un homme"

19/09/2023

"Étonnant, pour un homme"

Quelques mots simples qui pourtant ne le sont pas. 

Lancés ainsi en fin d'une discussion, par une femme. Ce qui me gêne dans cet aspect, c'est qu'au final, pour ma part, le fait que ce soit une femme et moi un homme n'était pas un élément important. Le contexte étant un échange professionnel sur un sujet professionnel, sans qu'à aucun moment la notion de genre puisse améliorer ou faire régresser le sujet.

En fait, ces quelques mots traduisent un malaise qui n'est pas le mien. Je ne me sens absolument pas concerné par cette "différence". Et j'ai du mal à comprendre pourquoi certains se concentre autant à vouloir garder cette différence.


Car c'est un sujet brulant, sur lequel l'expression va être jugée, épiée, et chaque mot pesé pour savoir si je dois être mis au pilori ou non. C'est un sujet de société important mais négligé, posé sur des siècles de souffrances inadmissibles. Mais finalement, dans cette histoire, moi je suis arrivé en ce monde sans rien choisir, ni le lieu, ni le genre, ni la date.


Ce que j'ai pu choisir, c'est de ne pas faire perdurer des aberrations crasses, de ne pas donner crédit à des violences inadmissibles, de repenser la façon de penser, d'améliorer l'éducation des mes enfants, de m'interroger sur la notion de genre. J'ai choisi tout cela avec les armes que m'a transmis ma propre mère, pas dupe et engagée, qui mettant au monde son premier garçon, a saisie l'occasion, par son humble part éducative, de faire changer le regard de la société sur le sujet. J'ai choisi aussi avec les valeurs d'un père qui avait déjà fait ce cheminement et qui à aucun moment ne m'aurait laissé déraper.


Alors merde, en 2023, se battre sur la notion de genre et ses innommables dérives, ses honteux déséquilibres, ses désuètes habitudes donnant la nausée, ses blagues pas drôles qui n'en sont en fait pas du tout, est évident et obligatoire. Il ne faut rien lâcher.

Mais pas au prix idiot de taper facilement, l'air pédant, sur mon genre à moi que je n'ai pas choisi et m'opposer sans réflexion à l'autre genre. Il ne faut pas se tromper de cible. Et honnêtement, ça me fait de la peine, non pour mon genre du coup, mais pour le fait que pendant que moi je supporte ces quelques mots idiots, les vrais soucis eux, courent.

Intelligence artificielle, sentiments sincères

06/09/2023

Intelligence artificielle, sentiments sincères

Dernièrement, un jeune m'a demandé si l'IA était une crainte pour mon métier et mon avenir. 


Je me suis souvenu des craintes fondées alors il y a 25 ans en arrière avec le développement de l'internet. Un quart de siècle après, nous sommes toujours là, mais nos habitudes et façons de faire ont changé. Et nous devons composer avec le bon comme le mauvais. 


Je n'ai pas plus peur de l'IA que de n'importe quoi d'autre. 

Car il est des choses qui, pour l'instant, ne sont pas dévolues aux algorithmes et machines, telles que les sentiments. 


Je peux moi, vous décrire l'émotion de croquer dans un muffin au chocolat, vous en expliquer le goût à travers le prisme de ma personnalité, mon histoire, mes souvenirs. L'IA elle pourra vous en donner un million de détails que j'ignore : sa recette, ses origines, son indice glycémique, etc... Et être alors une alliée de choix si nous parlons de muffins. Elle sait des milliers de choses que j'ignore, moi je sais savourer et vous le partager. 


Nos travails respectifs, quels qu'ils soient, demandent plus que jamais une part d'humain. Et notre société telle qu'elle est, demande plus que jamais des outils alliés comme l'IA pour faciliter notre quotidien. 


La limite se trouve dans le titre. Intelligence oui, artificiel non. Et là, je parle de nous. Si je demande à une IA de tout faire à ma place, dans moins de dix ans je ne suis plus rien. D'une certaine façon, c'est un suicide assisté. Si je prends tout le temps une voiture pour aller et venir, tôt ou tard je ne saurais plus marcher. Tout est question d'équilibre. Comme tout, c'est la dose qui fait le poison. 


L'IA est une évidence de notre monde qui serait idiot de réfuter ou éviter. Mais pas au prix de nos âmes. Gardons nos réflexes, nos savoir-faire, nos capacités, nos défauts, nos zones d'ignorances, nos imperfections, car à trop lui en demander, nous assurons notre effacement. 


Voilà ce que je dis à ce jeune. L'IA est et doit rester un outil. Formidable outil. Qui comme tout outil doit nous faciliter la vie et qui comme tout outil mal utilisé fera forcément le mal. Au même titre qu'un marteau lancé dans le visage de mon prochain fera le mal. N'oublions pas de quel côté des commandes nous sommes. Rien ne nous oblige à laisser glisser sous nos doigts, les commandes qui nous ferons disparaître. 

Travail de l'ombre toujours à la lumière

27/08/2023

Travail de l'ombre toujours à la lumière

C'est la paradoxe génial et que j'aime de mon travail dans la communication visuelle. J'en vois les différents résultats sur des brochures, des véhicules qui passent, un panneau, une affiche, une façade, un post sur réseau social, un emballage carton, un abri-bus ou dans une vidéo... Je suis gratifié de voir mon travail un peu partout dans mon secteur.

Plus que jamais affiché à tous, exposé sans filtre, à la vue de tous. Que c'est grisant. Il y a même un petit sentiment de fierté à chaque fois.

Ce que je trouve drôle, c'est que finalement, c'est ma "signature" partout, mais que je n'ai signé nulle part. Tout au plus une ligne discrète verticale en police miniature sur un coin de flyer. Dans l'immensité de notre monde, quand je passe devant une de mes créations, seuls moi et une infime partie de ce monde savons que j'en suis l'auteur. Tous peuvent voir, peu peuvent savoir.
Et je trouve ça génial. Puis ça me sied bien. Un équilibre entre le fait d'être vu tout en restant discret. Le plaisir aussi, de déambuler et d'avoir la satisfaction de voir mon travail réussi puisque validé par ceux qui l'ont demandé et l'utilisent.

18 ans à travailler pour enfin en apprécier la teneur. La majorité professionnelle probablement... J'aime cette idée de jouer l'équilibriste entre l'ombre et la lumière. Aussi parce qu'il y a des moments où j'aime être caché et d'autres où j'apprécie d'être vu. Il y a des moments pour soi et des moment pour crâner. 😊